FAVRE Jules

(1809-1880)

 

Avocat et homme politique français

 

Lettre autographe signée, adressée à un rédacteur en chef, Paris 20 juin 1868, 2 pages ½ in-8.

 

« Je suis heureux de m’associer par mes vœux et mon concours moral à l’œuvre que vous entreprenez et j’ai la ferme confiance que votre talent et votre patriotisme la mèneront à bonne fin. L’heure me paraît propice aux généreux efforts d’un esprit libre, dégagé des liens du passé, prenant son point d’appui dans les principes éternels d’où découlent la justice et le droit. Les saisir dans leur source élevée et les suivre dans leurs applications multiples à tous les faits de la vie sociale et politique, les opposer avec une inébranlable fermeté aux expédients de la force, et aux témérités du succès, est une noble et salutaire entreprise. Elle sera la vôtre. On est bien puissant quand on ne veut, quand on ne redoute rien pour soi, et qu’on n’obéit qu’au désir de faire triompher la vérité. La vérité que révèlent toutes les manifestations du monde moderne, c’est le droit des peuples de se diriger aux mêmes. Le suffrage universel en est la formule pratique. Seulement il faut que son application soit intelligente et sincère. La presse est son flambeau. Je suis plein de confiance en voyant dans vos mains celui que les sympathies de nos compatriotes vous ont remis, et je suis sûr à l’avance que vous les porterez avec une courageuse indépendance. »

 

Jolie lettre aux accents de profession de foi en faveur de la vérité, du suffrage universel et de la presse.

 

Brillant avocat (il a notamment défendu Orsini en 1858), Jules Favre dirige le parti républicain sous le Second Empire et se fait élire tour à tour député et sénateur. En février 1871, il négocie en tant que ministre des Affaires étrangères le traité préliminaire de paix avec Bismarck, à l’issue de la guerre franco-prussienne.

 

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